Nationalité américaine
Né en 1941 à Waco (États-Unis)
Vit et travaille à New York (États-Unis)
Biographie
Bibliographie
Liste expositions

Biographie

Durant son adolescence, Robert Wilson apparaît dans divers spectacles du Waco Children's Theater et du Baylor University Teenage Theater. En 1959, il obtient l'équivalent du baccalauréat à la Waco High School, puis s'inscrit à l'université du Texas (Austin). Il commence des études de gestion, s'occupe d'ateliers pour de jeunes handicapés mentaux et de groupes de théâtre pour enfants. Il s'installe à New York en 1962 et suit des cours d'architecture et d'architecture d'intérieur au Pratt Institute de Brooklyn, dont il sortira diplômé en 1965.


A New York, il découvre Merce Cunningham et Martha Graham. Cette dernière l'invitera à suivre ses cours. Alwin Nikolaïs lui propose de travailler avec lui et Murray Louis. Robert Wilson va ainsi créer des costumes et des décors pour des manifestations pluridisciplinaires. En 1963, il réalise pour WNET-TV un film expérimental de dix minutes intitulé Slant. En 1964, il se rend à Paris, où il étudie la peinture avec le peintre abstrait américain George McNeil. Cette même année, de retour à New York, il conçoit plusieurs spectacles personnels axés sur le mouvement, la lumière, le cinéma, les costumes et le son. Il réalise également les décors pour Landscapes et Junk Dances de Murray Louis. En 1965, il présente un event de danse-théâtre (Duricglte & Tomorrow) pour l'exposition universelle de New York, puis conçoit les décors et costumes pour America Hurrah ! de Jean-Claude van Itallie, tout en poursuivant son action auprès d'enfants handicapés ou perturbés. Pendant l'été, il anime à la Trinity University de San Antonio un stage de peinture et de mouvement qui aboutira à deux présentations, dont Modern Dance, une parodie de Miss Amérique, à Waco.


En 1966 à New York, il imagine deux ballets (Clorox, Opus 2) et donne des cours à l'American Theater Laboratory. Il contribue au projet de Paolo Soleri, architecte visionnaire, pour la construction d'un lieu communautaire utopiste dans l'Arizona. En 1967, de retour à New York, il loue un loft, anciennement occupé par l'Open Theater de Joseph Chakin. Très vite, il rassemble un collectif autour de lui, dirige des ateliers de performance, vit grâce à sa place de professeur spécialisé au Departement of Welfare (Assistance publique) et au New York Board of Education, et donne des cours à New York et dans le New Jersey. Robert Wilson mêle les leçons de son travail avec les handicapés mentaux à sa pratique de la danse, du théâtre et des arts plastiques. Dans son atelier-loft se constitue un groupe hétérogène, le "Byrd Hoffman" (du nom de la danseuse qui libéra le jeune Wilson d'un défaut de prononciation). Ce groupe l'accompagnera dans ses premiers spectacles.


En 1968, dans l'Ohio, il crée Poles, une structure de 8 m2 de poteaux téléphoniques alignés dans un champ. A New York, il constitue un duo avec la chorégraphe et compositeur Meredith Monk dans Alley Cats. La même année, il invente la "byrdwoman" et crée le spectacle Byrd woMAN à New York. En 1969, toujours avec la Byrd Hoffman School of Byrds, il produit Le Roi d'Espagne dans un décor constitué de trois grandes scènes : une plage, un salon victorien et une grotte. Avec cette oeuvre Robert Wilson commence à composer un enchevêtrement d'images scéniques où la lumière et le temps occupent une place de premier plan. Rapidement, il met en place The Life Times of Sigmund Freud (1969), un spectacle hybride de quatre heures entre danse, théâtre et arts plastiques. Depuis Le Roi d'Espagne, il se sert du dessin pour composer ses scénographies.


En 1970 à l'University Theater d'Iowa City, il crée Deafman Glance, qui sera repris à Nancy, Rome, Paris, Amsterdam. Avec ce spectacle, Robert Wilson obtient une reconnaissance internationale et reçoit le Drama Desk Award 1970 pour la mise en scène et le prix de la critique française pour le meilleur spectacle étranger. Robert Wilson crée lui-même le mobilier et les objets de ses spectacles. Ils tiennent une place primordiale dans son oeuvre. Les chaises sont conçues comme des sculptures et se retrouvent dès 1969 dans The Life Times of Sigmund Freud. En 1970, il monte un spectacle fleuve de sept jours : KA MOUNTAIN AND GUARDenia TERRACE. En 1973 à New York, il présente avec Elaine Luthy King Lyre and Lady in the Wasteland, puis compose The Life and Time of Joseph Stalin montré à Copenhague, New York et São Paulo. En 1974, le Musée Galliéra de Paris organise une exposition Robert Wilson : Dessins et Sculptures. A Rome, Washington D.C. et Milan, en collaboration avec Christopher Knowles, Robert Wilson monte Dia Log / A Mad Man A Mad Giant A Mad Dog A Mad Urge A Mad Face, puis A Letter From Queen Victoria. En 1975, à New York, le duo continue ses créations avec A Solo Reading, The $ Value of Man et Dia Log (2). Il finit l'année à Bonn avec To Street : one Man Show.


Début 1976, en collaboration avec le plasticien Ralph Hilton, il crée Spaceman (The Kitchen, New York). L'oeuvre est une structure parallépipédique visible sur toutes ses faces, en bois et plastique translucide, avec personnes et objets à l'intérieur, parmi lesquels un mur de moniteur vidéo. Spaceman sera repris en 1984 au Stedelijk Museum d'Amsterdam dans le cadre de l'exposition The Luminous Image. Certains des éléments de l'oeuvre se retrouvent dans sa pièce Einstein on the Beach, élaborée avec Philip Glass.


En 1977, avec Lucinda Childs, il met en scène I Was Sitting On My Patio This Guy Appeared I Thought I Was Hallucinating. L'année suivante, sur des musiques de Alan Lloyd, Keith Jarret et Randy Newman, il présente la pièce Death Destruction and Detroit, a Play With Music in 2 Acts / a love story in 16 scenes, puis, en 1979, Edison sur une musique de Michael Riesman. Depuis 1976, Robert Wilson expose régulièrement ses dessins et sculptures dans diverses galeries.


En 1980, Robert Stearns organise au Contemporary Arts Center de Cincinnati dans l'Ohio l'exposition Robert Wilson : From a Theater of Images, qui rassemble des sculptures, des fonds de scènes, un choix de dessins et Video 50 que vient de produire le Centre Georges Pompidou. A compter de cette exposition, Robert Wilson va régulièrement présenter les dessins de ses projets. Il poursuit sa création en vidéo : Deafman Glance (1981), Stations (1982), Mr. Bojangles' Memory (1991), ainsi que diverses productions comme La Femme à la cafetière (1989), The Death of King Lear pour la télévision espagnole (1989), Don Juan ultimo (1992), The Tragedy of Hamlet, Prince of Denmark (produit par l'INA et la Sept / Arte en 1994).


De 1981 à 1998, Robert Wilson réalise à travers le monde un nombre important de pièces et d'opéras - ou rejoue certaines de ses créations -, parmi lesquels The CIVIL warS : a Tree is Best Measured When it is Down (1981), Great Day in the Morning (1982) avec Jessye Norman, Médée (1984), King Lear (1985), Alceste (1986) d'Euripide et Hamletmachine (1986) de Heiner Müller, The Man in the Raincoat sur une musique de Laurie Anderson, Salomé de Strauss (1987), Cosmopolitan Greetings (1988) sur un texte de Allan Ginsberg, Orlondo (1989), Friedrich Laun et Thomas de Quincey (1990) sur un texte de W. S. Burroughs et une musique de Tom Waits, La Maladie de la mort (1991) de Marguerite Duras, La Flûte enchantée (1991) de Mozart, Alice (1992) de Lewis Carroll avec une musique de Tom Waits, Dr. Faustus Lights the Lights (1992) de Gertrud Stein, Time Rocker (1996) sur des musiques de Lou Reed, White Raven (1998) sur une musique de Philip Glass...


Ses expositions plastiques sont tout autant prolifiques. En 1987, Memory of a Revolution correspond à la commande d'un musée à Stuttgart pour commémorer la Révolution française. En 1991, une deuxième rétrospective consacre l'oeuvre plastique de l'artiste (Robert Wilson's Vision, Boston). Il travaille l'espace de réception de son oeuvre et gère l'aspect théâtral du parcours du visiteur. A la fin de l'année, le Centre Georges Pompidou présente Mr. Bojangles' Memory : og son of fire, un projet faisant appel aux multiples facettes de son oeuvre qui plonge le visiteur dans une déambulation extravagante. En 1992, une sculpture monumentale de Bob Wilson est installée à Hambourg sur l'Alster. En 1993, faisant suite à Harald Szeemann et Peter Greenaway, il est pressenti pour organiser la troisième présentation des oeuvres de la collection permanente du Musée Boymans-van Beuningen de Rotterdam (Portrait, Still Life, Landscape). Pour la Biennale de Venise en 1993, il crée Memory / Loss qui lui vaudra le Lion d'Or de la sculpture. A l'Akira Ikeda Gallery à New York, il présente Three Rooms, trois espaces voués aux quatre éléments. En 1995, dans l'ancienne prison de Londres, en compagnie de Hans Peter Kuhn et de Michael Howells, il construit une série de "tableaux" intitulés H.G. qui théâtralisent l'espace visuel par le truchement de la lumière et des décors. En 1997, il produit une installation pour le centenaire de la villa Stuck à Munich.


En 1992, Robert Wilson fonde The Watermill Center dans un grand bâtiment industriel acquis en 1980 ; il se consacre depuis à un projet de Centre d'études esthétiques, d'application et de création.




Dominique Garrigues