Polaroid Video Stills, 1973

1 Pouce NTSC, couleur, son


Cette œuvre fait partie des premiers travaux de Bill Viola en vidéo. Directement issue de ses recherches sur la musique électronique, l'image est littéralement immergée dans le signal, la représentation même du medium. Un moniteur, de face, nous montre une série d'images brouillées, perturbées, interrompues par des mires visuelles et sonores. La matière vidéo est captée à l'état brut, vidée de toute insinuation formelle ou conceptuelle.
Dans un entretien avec Les Cahiers du cinéma en février 1984, Bill Viola raconte la genèse de cette bande : " J'étais en train d'utiliser deux machines pour faire une copie, quand j'ai branché la borne de sortie sur la borne d'entrée de la même machine, par accident ; j'ai enclenché l'enregistrement et il y a eu un étrange feed-back, un signal qui n'était pas du tout un signal, mais comme il parcourait toute l'installation du studio – le mélangeur, le Chroma Keyer, tous les moniteurs – chaque fois que je poussais le bouton, cela donnait quelque chose de différent. Je n'avais jamais fait une bande aussi bonne (rires). J'ai eu le sentiment que si mon résultat le meilleur était le bruit d'une erreur, c'est qu'il me fallait approfondir mes connaissances ".


Stéphanie Moisdon
(Texte extrait du catalogue 'Vidéo et après', éd. Centre Pompidou/ éditions Carré, 1992)