Mr. Bojangles' Memory Og Son of Fire, 1991

VHS


Les deux versions de cette oeuvre sont une variation sur un même thème, où la musique impose une atmosphère particulière selon sa propre sonorité. Une des versions est soutenue par un piano, l'autre est construite autour des compositions "blues" de Charles "Honi" Coles. Mr. Bojangles' Memory arbore une multitude d'incrustations à l'image du théâtre wilsonnien. De Og, fils du feu dont la taille semble varier en fonction de ses rencontres, à une immense femme en robe à pois qui s'essaie à renvoyer les balles que lui lance un singe, en passant par les apparitions d'un danseur de claquettes des années 20 jusqu'à la sarabande dansée sur son panama, Mr. Bojangles' Memory est constitué d'une succession de scènes sans liens apparents : "Mr. Bojangles était un danseur de claquettes noir de Harlem. Il représente la mémoire de l'histoire. Og, quant à lui, est un homme préhistorique, l'homme des cavernes. Sa rencontre avec Mr. Bojangles, danseur très élégant du début du siècle, c'est la mise en présence de symboles poétiques, et le sens même de cette exposition réside dans cette rencontre." La vidéo a été produite pour l'exposition Mr. Bojangles' Memory, organisée en 1992 au Centre Georges Pompidou par le Musée national d'art moderne et par l'Ircam. Le contexte environnemental a été conçu pour plonger le spectateur dans l'univers des créations de Robert Wilson (mobiliers / sculptures, espace théâtral, lumière, bandes vidéo...). Réintroduite dans ce contexte, la bande prend toute sa plénitude. A l'entrée de l'exposition, un mur de huit écrans vidéo retrace l'histoire de Mr. Bojangles. Le parcours du spectateur, immergé dans les effets sonores et visuels mis en place, s'appréhende comme une marche à travers une ville où quarante moniteurs servent de signalisations. Le vidéogramme prend le rythme de l'exposition, images multiples agencées par une télécommande imaginaire.

Dominique Garrigues