Dynamic Field Series, 1971
1 Pouce NTSC, 4/3, noir et blanc, son
Dymamic Field Series comporte trois éléments et quatre espaces distinct qui se récupèrent en circuit fermé : le corps de l'artiste, son double électronique, le spectre de ce double et plus loin celui du spectateur.
Dans le premier mouvement, Peter Campus arpente son studio, la caméra accrochée à la jambe. L'espace tout entier se recentre sur une image de lui que l'on ne voit jamais, une absence que le spectateur éprouve physiquement. Le rythme s'amplifie, ne donnant à voir que des formes illisibles, des lignes de fuite.
Le deuxième mouvement est véritablement concentrique. Le corps de l'artiste est allongé sur le sol, la caméra en plongée est suspendue à des filins que Peter Campus actionne dans un mouvement de spirale autour et vers son propre corps. Cet effet de rotation et de bascule crée à notre insu une sensation de danger, de fuite du regard.
Dans un troisième temps, Peter Campus met en scène la construction puis la dématérialisation de notre espace visible : face à la caméra, il appose une série de calques qui obstruent progressivement le champ de notre vision, nous obligeant à chercher derrière cette nouvelle enveloppe son ombre indéfinie, une autre matière. Il déchire ensuite la paroi opaque, crée des trous de lumière dans cet écran double, reformule l'image et son matériau électronique en perpétuel changement.
Stéphanie Moisdon
(Texte extrait du catalogue 'Vidéo et après', éd. Centre Pompidou/ éditions Carré, 1992)