Double Vision, 1971
1 Pouce NTSC, noir et blanc, silencieux
Les images imbriquées de Double Vision dominent la première partie de l'œuvre vidéo de Peter Campus. Ce travail a été un des premiers à explorer le médium vidéo comme possibilité d'étendre et de multiplier les visions du monde, de jouer sur des effets de double, de retour, et de pointer ainsi la position spectatorielle.
En ce sens, Double Vision a aussi la fraicheur et l'énergie épurée de toute image issue d'un langage nouveau. A travers deux caméras, Campus crée un parcours minimal, celui qui fait se chevaucher le corps, son écho omniprésent et son environnement intime. Un corps à la fois regardant et regardé, contenu et contenant, évoluant en son appartement, pris sous tous les angles, par tous les bouts.
Dédoublements, surimpressions et décalages, œil chaotique, effets spéciaux élémentaires qui expérimentent en sept fragments -Frame, Disparity, Convergence, Fovea, Impulse, Fusion, Inside the Radius- la syntaxe primitive du regard vidéo, pour aboutir à une image complexe, une double vision, les deux yeux de la machine humaine.
Stéphanie Moisdon
(Texte extrait du catalogue 'Vidéo et après', éd. Centre Pompidou/ éditions Carré, 1992)