Vorurteile, 1983 - 1984
U-matic, PAL, couleur, son
Images fixes de paysages romantiques, de route figée dans son défilement, ponctuées par une succession de musiques et de bruits entremêlés qui s'accordent. Les deux panneaux d'un volet ouvrent sur la scène, un fond illimité d'images mouvantes, virtuelles, infinies. L'espace est redéfini par ce nouveau cadre, " fenêtre ouverte sur le monde " selon la terminologie d'André Bazin et qui figure le cadre cinématographique, une perception recentrée sur le hors-champ. Tout se joue alors dans la réversibilité des images, leur passage entre les panneaux du tryptique.
Photographies, fragments de films, de séries, de formes, de corps, objets rituels, images d'usines, de guerre, de bureaux, de mines qui entrent et sortent du bandeau central. Entre le mouvement circulaire du manège de Stranger On A Train d'Alfred Hitchcock et celui de la crécelle qu'actionne une main anonyme, une ronde cyclique laisse entrevoir dans un intervalle fugitif, des traces de lumière, une image entre les images, voilée et visible à la fois, un passé-présent toujours actif.
Stéphanie Moisdon
(Texte extrait du catalogue 'Vidéo et après', éd. Centre Pompidou/ éditions Carré, 1992)