Srecan susret, 1987
U-matic, PAL, couleur et noir et blanc, son
Un champ de vision flou apparaît entre les doigts du spectateur, le témoin qui retranche, obstrue une partie de la représentation. Cette œuvre, réalisée en Yougoslavie, met en scène dans un rapport brechtien (auquel il est fait référence de façon explicite) le monde paysan et le monde bourgeois, la nature et la culture. Un montage parallèle montre le peuple yougoslave labourant sa terre avec en contre-champ de son regard inquiet, en surimpression parfois, des images de guerre, d'oppression : l'invasion de la Yougoslavie par les allemands. Un groupe d'érudits consultant de gigantesques livres dans un amphithéâtre murmurent des paroles inaudibles dans une sorte de brouhaha qui s'amplifie. Marcel Odenbach pose ici la question de la responsabilité morale de chacun devant l'Histoire, occultée et jamais présente.
Stéphanie Moisdon
(Texte extrait du catalogue 'Vidéo et après', éd. Centre Pompidou/ éditions Carré, 1992)