Tony Sinking into the Floor, Face Up and Face Down, 1974

Betacam SP, NTSC, noir et blanc, son


Dans cette vidéo qui accompagne Elke Allowing the Floor to Rise Up over Her, Face Up, Bruce Nauman demande à un acteur d'imaginer son corps s'enfoncer dans le sol. Les images sont celles d'un homme, les jambes tendues et légèrement écartées, couché tantôt sur le dos, tantôt sur le ventre. Approximativement toutes les cinq minutes, Bruce Nauman passe progressivement d'une image du corps à l'autre, sous différents angles de vue, en fondu enchaîné. De temps en temps, l'acteur plie ses jambes, puis les relâche. Il tousse à plusieurs reprises en pliant ses genoux et en soulevant son torse. A trois reprises, des crises de toux lui font interrompre la performance, se redresser et sortir du champ de vision pour revenir quelques instants après. Bruce Nauman a vécu cet événement comme une expérience tendue et intense : "I didn't know if I should "wake him up" or what. […] I didn't know if he was physically ill, or if he was really gasping and choking. He finally sat up and kind of controlled himself, and we talked about it […] as his chest began to sink through the floor, it was filled up and he just couldn't breathe any more, so he started to choke… He said "I was afraid to move my hand, because I thought if I moved it some of the molecules would stay there and I would lose it." [1]
Ces composants émotionnels ne sont toutefois pas visibles dans la bande vidéo.



Cristina Ricupero



Voir aussi : Elke Allowing The Floor to Rise Up Over Her, Face up




[1] "Je ne savais pas si je devais le "réveiller" ou quoi. [...] Je ne savais pas s'il était malade physiquement, s'il haletait et s'étouffait réellement. Finalement, il s'est assis, s'est repris et nous en avons parlé [...] au moment où sa poitrine commençait à s'enfoncer dans le sol, elle s'est remplie et il n'arrivait vraiment plus à respirer, il a donc commencé à s'étouffer... Il a dit : "J'avais peur de bouger ma main, car je pensais que, si je la déplaçais, certaines des molécules resteraient là et que je la perdrais." (Jan Butterfield, "Bruce Nauman : The Center of Yourself", Arts Magazine, New York, 49, numéro 6, février 1975, p. 53).