Portraits d'écrivains, 1986
U-matic PAL, Betacam PAL, couleur, son
"J'ai commencé à faire des portraits parce que j'aime bien fixer, regarder quelqu'un sans interruption. Il s'agit de voir une autre personne, tranquille, calme, dans sa réalité d'en avoir le retour immédiat…Je me considère comme une portraitiste traditionnelle, utilisant les moyens de la vidéo. Je ne fais pas ces portraits dans le but de distraire des téléspectateurs, mais pour que l'on vive avec eux comme un tableau ou une photographie." Vivre, demeurer, déambuler parmi cette galerie de portraits de famille, portraits-spots de trente secondes conçus dans leur durée pour être diffusés à la télévision dans un espace publicitaire et qui vantent un produit, l'œuvre d'un artiste, la pertinence d'un geste. Danseurs, écrivains, philosophes, poètes, peintres, photographes, musiciens expriment ou déguisent, pour la télévision, leur vérité, ainsi que leur image de marque, en même temps que la réalisatrice y imprime son regard. Pour chacun, Joan Logue invente une nouvelle forme, un cadre, un découpage, des effets spécifiques qui traduisent, élèvent au plus haut l'énergie créatrice. L'œil vif, incisif, vise, en quelques secondes seulement, l'être et sa singularité. Dans ces trois séries de portraits filmés de 1980 à 1986 à New York et Paris, on peut reconnaître ici et là quelques visages connus, entre autres : John Cage, Steve Reich, Meredith Monk, Philip Glass et Nam June Paik, ou encore Robert Doisneau, Jacques Monory, Philippe Sollers, David Hockney, Pierre Boulez, Julia Kristeva et Jacques Derrida.
Stéphanie Moisdon
(Extrait du catalogue Vidéo et après. La collection vidéo du Musée national d'art moderne. Editions Carré et Editions du Centre Georges Pompidou, Paris. 1992.)