La vidéo, dans ses premières années d'expérimentation, met souvent en place un espace impossible, irréalisable, entre le corps et le médium, une relation de fascination et de répulsion. Dans cette performance, Michael Druks se représente dans un lieu intime, resserré sur un centre : la télévision, objet parmi les objets. Il additionne les passages, les connections, pénètre dans l'appartement, tourne autour de la télévision, obstrue cette image par une série d'objets, de caches. Il tente alors de s'introduire dans le programme télévisuel, de le modifier.

Cet effet parasite, cet empêchement de l'image et du son est fait de l'extérieur. Il se colle à la surface de l'écran, surimpressionne sa propre photographie, dessine son corps tout autour, impose et appose de manière autoritaire un autre programme. Le simple trait, le dessin, puis la peinture, (la bande se termine sur un monochrome noir) font de cet écran un support multiple, une ardoise magique qui exclut et retient en même temps une infinité d'expressions.

Stéphanie Moisdon.