My Visual Archive (Les archives selon ma perception), 2002

1 écran double face ou 2 écrans, 2 vidéoprojecteurs, 4 haut-parleurs, 2 bandes vidéo, PAL, couleur, son stéréo.


Dans ses travaux, Jianwei Wang s'intéresse à la question de la réappropriation personnelle de l'histoire collective par la mise en avant de son expérience individuelle. C'est aussi le thème de l'installation My Visual Archive. Avec les oeuvres Connection (2000), Bukharin is a Traitor ! (2002) et Theater (2003), elle appartient à une série de projets qui revisitent la filmographie chinoise traditionnelle. Deux écrans sont disposés dos à dos*: sur le premier, l'artiste a réalisé un montage d'extraits de films de guerre retraçant la prise du pouvoir par les communistes à la fin des années 1940 ; sur l'autre, ce sont des morceaux d'opéras révolutionnaires de l'époque de la Révolution culturelle. Il s'agit des huit " opéras modèles ", seuls spectacles autorisés en Chine à cette époque, combinaisons de théâtre traditionnel chinois et de ballet occidental, sur fond de propagande communiste. À travers ces morceaux choisis, l'artiste retrouve l'ambiance et la culture dans lesquelles il a grandi. Dans une succession de scènes apparemment dénuée de toute volonté critique, Wang met en avant le caractère rituel des gestes et des postures, qui, à travers leur répétition, deviennent le langage du pouvoir, sur le plan politique comme sur le plan esthétique.


Marion Bertagna
(Texte extrait du catalogue 'Collection installations nouveaux médias', éd. Centre Pompidou, 2006)


*L'installation est présentée de la sorte au Centre Pompidou dans le cadre du Festival d'automne en octobre 2003.