Roland Barthes
Né à Cherbourg en 1915, il meurt en 1980. Il est nommé directeur d'études à l'Ecole pratique des Hautes Etudes à Paris en 1962. En 1976, il est élu professeur au Collège de France, où lui est attribuée une chaire de sémiologie littéraire. Son oeuvre critique s'inspire des travaux de la linguistique, de la psychanalyse et de l'anthropologie modernes. Il aborde tout aussi bien la littérature, le cinéma, la photographie, la peinture et la musique que l'oeuvre de Michelet. Dans Mythologies (1957), Roland Barthes analyse les représentations de l'idéologie petite-bourgeoise, il démystifie le système idéologique présent dans les objets et les stéréotypes quotidiens. Avec Le Degré zéro de l'écriture (1953), il aborde l'histoire des signes de la littérature. Roland Barthes s'intéresse aux systèmes annexes de la langue par lesquels on émet indirectement des valeurs. Il s'engage dans la fondation de la revue Théâtre populairenodosité dense de confrontations artistiques, sociales et politiques. Durant les années 60, années de "l'aventure structuraliste", Roland Barthes va, après Saussure, tenter de construire la sémiologie en une "science qui étudierait la vie des signes au sein de la vie sociale". Il écrit Eléments de sémiologie (1964) puis Système de la mode (1967). Il prend pour modèle les principes d'articulation et de combinaison du système langagier pour analyser les discours littéraires, cinématographiques, musicaux, voire vestimentaires. Durant cette période, il se lie avec le groupe Tel Quel, alors en plein engagement gauchiste. Avec ses Essais critiques (1964) et Nouveaux Essais critiques (1972), il s'intéresse en libre lecteur à La Rochefoucauld, Brecht, La Bruyère, Robbe-Grillet, Loti, Bataille, Voltaire, Proust, Flaubert, Queneau, Tacite, Kafka. Dans Le Plaisir du texte (1975), le texte n'est plus objet de discours théoriques mais génère un discours subjectif, une écriture qui affirme la jouissance de l'écrit contre les indifférences de la science et le puritanisme de l'analyse idéologique. Dans La Chambre claire (1980), il se livre à une lecture affective de la photographie.
Bibliographie : Le Degré zéro de l'écriture (1953). Michelet par lui-même (1954). Mythologies (1957). Sur Racine (1963). Essais critiques (1964). Critique et vérité (1966). Système de la mode (1967). S / Z (1970). L'Empire des signes (1970). Sade, Fourier, Loyola (1971). Le Plaisir du texte (1972). Roland Barthes par Roland Barthes (1975). Fragments d'un discours amoureux (1977). Leçon (1978). Sollers écrivain (1979). La Chambre claire (1980). L'Obvie et l'obtus (1982). Le Bruissement de la langue (1984). Incidents (1987).

Raymond Bellour
Raymond Bellour est né en France en 1939. Directeur de recherche au CNRS, critique et théoricien de littérature et de cinéma, il tient un séminaire à l'université de Paris III. Il a participé avec Serge Daney à la création de la revue Trafic (Paris), dans laquelle il écrit régulièrement, sa réflexion portant aussi bien sur des cinéastes que sur l'oeuvre de vidéastes (Bill Viola, Gary Hill, Thierry Kuntzel). Il a publié plusieurs ouvrages collectifs sur le cinéma, qui font référence (Le Cinéma américain, Le Western). En 1990, il publie L'Entre-Images : Photo. Cinéma. Vidéo, une réflexion sur les passages entre les images, sur le pouvoir de transformation des images vidéo : "Entre photo, cinéma, vidéo, l'entre-images est un lieu de passages. Le lieu où passent aujourd'hui les images." La même année, il est commissaire avec Christine Van Assche et Catherine David de la fameuse exposition Passages de l'image au Centre Georges Pompidou, à Paris. Il vient de publier (1998) un essai sur le CD-ROM Immemory de Chris Marker.
Bibliographie> : Alexandre Astruc, Paris, Seghers, 1963. Henri Michaux ou une mesure de l'êtreParis, Gallimard, 1965. Les Rendez-vous de Copenhague (roman), Paris, Gallimard, 1966. Le Livre des autres, essais et entretiens, Paris, L'Herne, 1971. Le Livre des autres (entretien), Paris, 10/18 UGE, 1978. L'Analyse du filmParis, Albatros, 1979. Mademoiselle Guillotine, Paris, éd. de La Différence, 1989. L'Entre-images, Paris, éd. de La Différence, 1990. Oubli (textes), Paris, éd. de La Différence, 1992. Qu'est-ce qu'une madeleine ? A propos du CD-ROM Immemory de Chris Marker (avec Laurent Roth), Paris, Centre Georges Pompidou / Bruxelles, Yves Gevaert, 1997. 
Direction d'ouvrages collectifs : Le Western, Paris, 10/18 UGE, 1966. Henri Michaux, Paris, L'Herne, 1966. Dictionnaire du cinéma (avec Jacques Brochier), Paris, Ed. Universitaires, 1966. Psychanalyse et cinéma (avec Thierry Kuntzel et Christian Metz), Communicationsnuméro 23, Paris, Seuil, 1975. Lévi-Strauss (avec Catherine Clément), Paris, Gallimard, 1979. Le Cinéma américain, analyses de films, Paris, Flammarion, 1980. Vidéo. Communications (avec Anne-Marie Duguet), numéro 48, Paris, Seuil, 1988. Cinéma et Peinture, approches, Paris, PUF, 1990. Passages de l'image (avec Christine Van Assche et Catherine David), Paris, Centre Georges Pompidou, 1990. Unspeakable Images. Camera Obscura (avec Elisabeth Lyon), numéro 24, Los Angeles, 1991. Jean-Luc Godard : son imageNew York, The Museum of Modern Art, 1992. 
Editions critiques : Charlotte Brontë, Patrick Branwell Brontë, Ecrits de jeunesse (choix)Paris, Pauvert, 1972. Emily Brontë, Wuthering HeightsParis, Pauvert, 1972. Alice James, Journal suivi de lettresCafé-Clima, 1984. Henri Michaux, Oeuvres complètes 1Paris, Gallimard, 1998.
Collaborations : Le Temps d'un mouvement : aventures et mésaventures de l'instant photographiqueParis, Centre national de la Photographie, 1987. Marges de la photo, Paris, intermedia, 1989. The Lectures 1990Rotterdam, Witte de With, 1991. Henri Michaux : peinturesParis, Gallimard, 1993. James Coleman, Paris, Centre Georges Pompidou / Bruxelles, Gevaert, 1996. La Couleur au cinéma, Paris, La Cinémathèque française / Milan, G. Mazzotta, 1995. Projection, les transports de l'imageParis, Hazan / Tourcoing, Le Fresnoy, 1998.